La carte comme outil de vulgarisation

Est-ce qu’on mélange des pommes, des bananes et des oranges? Avec tout ce qu’on entend au Québec concernant le dossier Northvolt, il est parfois difficile de s’y retrouver. Pas le même site pour l’usine de batteries autorisée et le projet immobilier refusé? Pas le même emplacement?

J’ai donc consulté les documents rendus publics, dont les cartes des projets et des milieux humides. J’ai géoréférencé le tout dans QGIS et je vous ai préparé un petit gif animé. Trêve de BD et d’illustrations pour une très rare fois sur ce blogue, mais ça demeure de la vulgarisation!

Carte animée comparative du projet d'usine de batteries Northvolt et du projet immobilier MC2 en Montérégie, présentant leur empiètement respectif sur les milieux naturels.

Le projet Northvolt est une grande usine de batterie promue pour la transition énergétique et qui s’installera sur un ancien site industriel qui a été en bonne partie décontaminé et renaturalisé. Ce dernier point aurait pu être une bonne nouvelle pour l’objectif de restauration de 30 % des habitats dégradées, adopté lors de la COP15 à Montréal (lire cette capsule BD sur les objectifs de la COP15). Je publie ci-dessous une comparaison succincte des impacts des deux projets sur les milieux naturels, dont une partie provient d’une publication que j’avais déjà mise en ligne sur LinkedIn. (Vous pouvez aussi lire la comparaison des deux projets qu’a fait Thomas Gerbet pour Radio-Canada.)

Globalement, le site de Northvolt est beaucoup plus vaste que celui du projet immobilier MC2: environ 101 ha contre 38 ha si on considère seulement les zones hachurées sur les cartes. Ce sont celles qui représentent l’empiètement permanent des projets.

Carte comparatives des projets d'usine de batteries Northvolt et du projet immobilier MC2, en Montérégie, et de leur empiètement sur les milieux humides

Le projet Northvolt empiète donc beaucoup plus sur les milieux naturels, dont sur les milieux humides auxquels le ministère de l’Environnement (MELCCFP) prête une attention particulière dans ses analyses. Les milieux humides n’ont pas nécessairement la même valeur écologique et la même importance. Mais n’oublions pas le contexte: le projet se situe en Montérégie, dans un bassin versant très dégradé où il reste moins de 5 % de milieux humides. Donc, tous les milieux humides restant sont importants.

Carte de la localisation de l'usine de batterie Northvolt en Montérégie (Québec) dans l'étude géotechnique de WSP d'octobre 2023 (à lage page
WSP, octobre 2023. NEW QUEBEC BATTERY PLANT PRELIMINARY GEOTECHNICAL INVESTIGATION (PREFEASABILITY STUDY) – NORTHVOLT AB. APPENDIX B – SITE LOCATION [carte disponible à la page 2197 de ce document rendu public par le MELCCFP ici.]

Toutefois, avant d’aller plus loin, notons le manque d’information disponible sur le projet Northvolt. Ce qui a été autorisé n’est qu’une première phase du projet. Cet aspect a d’ailleurs été critiqué au sein même du ministère de l’Environnement. Une carte préparée pour une étude géotechnique par WSP, un des consultants de Northvolt, montre une phase 2 du projet qui empiète encore davantage sur les milieux naturel (carte ci-dessus). Pour l’instant, le ministère refuse de dévoiler plus d’information sur la 2e phase (voir cette demande d’accès à l’information refusée à Alexandre Shields du Devoir). La configuration du projet a vraisemblablement changée, car le positionnement exact de la phase 1 n’est pas le même sur cette carte et dans le rapport d’analyse du ministère (carte ci-dessous).

Plan de localisation de l'usine de batteries Nortvolt, montrant les empiètement du projet sur les milieux naturels. Une carte préparée par WSP en décembre 2023.
(Carte tirée de la page 847 de ce document rendu public par le MELCCFP ici.)

Mais qu’en sera-t-il, à terme, de cette phase 2? Est-ce que les milieux naturels actuellement évités le seront aussi par cette nouvelle phase? Pour l’instant, je m’attarde à ce qui a été clairement établi dans les rapports d’analyses du ministère pour la première autorisation de Northvolt et pour le refus du projet MC2.

Habitat du Petit blongios

Carte de certains des milieux naturels de haute valeur écologique sur le site de l'usine de batteries Northvolt en Montérégie, à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville


Le projet Northvolt évite les deux marécages arborescents (en rose sur la carte ci-dessus) qui constituent l’habitat du Petit blongios, une espèce d’oiseau migrateur désignée «vulnérable» au Québec. Toutefois, le projet d’usine de batteries empiétera sur 38 % de la zone tampon de 500 m exigé par le ministère (à noter que le ministère s’était préalablement entendu en août 2023 avec Northvolt sur un plan directeur de l’usine qui évitait 100% du tampon, mais que le promoteur a changé son plan en cours de route). Le projet MC2 faisait encore pire, en empiétant directement sur les deux marécages, les détruisant sur 66 % de leur superficie.

Le grand marécage arborescent MH17/MH508

Dans son analyse du projet MC2, le ministère insiste beaucoup sur le milieu humide « MH17 », un vaste marécage arborescent, hétérogène, à la flore variée (le marécage orange le plus au nord du site, sur les deux cartes précédentes). Ce marécage constitue entre autres un habitat intéressant pour les espèces d’oiseaux et de chauve-souris. Le projet immobilier MC2 prévoyait sa destruction totale. Dans son rapport, le ministère critiquait son promoteur qui n’en a pas fait suffisamment pour éviter ce milieu important. Il s’agit d’un argument parmi d’autres justifiant le refus d’autorisation du projet immobilier.

Le projet Northvolt prévoit aussi la destruction totale de ce marécage, renommée « MH508 » dans le cas de l’usine de batteries. Selon le rapport du consultant CIMA+, ce marécage présente des fonctions écologiques élevées: strates de végétations fournies et variées, importantes pour la conservation de la biodiversité; fonction élevée d’écran solaire et de brise-vent; séquestration du carbone élevée, contribution élevée à la qualité du paysage. Il est peu perturbé et exempt d’espèces exotiques envahissantes.

Pourtant, dans son rapport d’analyse du projet Northvolt, le ministère ne fait aucune mention de ce marécage MH17/MH508, qui sera pourtant totalement détruit par le projet. Il en avait pourtant parler longuement dans sa critique du projet MC2.

Habitat des tortues peintes, serpentines et molles à épine
Finalement, le projet MC2 prévoyait la destruction de deux milieux humides, dont un étang, servant d’habitat pour trois espèces de tortues (les milieux humides en vert sur les cartes précédentes). Dans son cas, Northvolt évite un de ces deux milieux et détruit l’autre. En compensation de la perte de ce dernier, Northvolt s’est engagé à faire approuver un projet de compensation et à le réaliser d’ici 2029. On sait comment les projets de compensation peuvent être hasardeux et que l’évitement doit être privilégié (lire cette capsule BD sur les enjeux de la compensation de milieux naturels).

Conclusion
Ces trois exemples sont les plus frappants au premier coup d’oeil. Il y en aurait d’autres. Il y a une panoplie d’autres milieux naturels affectés par le projet Northvolt, dont des milieux qui ne détiennent pas de protection aussi formelle que les milieux humides et hydriques, mais qui peuvent être aussi importants pour la conservation de la faune et de la flore. Par exemple, le ministère juge que «le projet entraîne la perte d’habitat pour la faune sur plus de 95 ha de milieux naturel (environ 81 ha de milieux terrestres et 14 ha de milieux humides). Cette superficie représente 56 % du site. La superficie des milieux naturels résiduels de 76 ha ne serait pas suffisante pour maintenir les fonctions essentielles au soutien de la biodiversité faunique locale et régionale [je souligne], en l’occurrence la faune aviaire [oiseaux], les tortues et les chiroptères [chauves-souris].» D’autres enjeux n’ont pas encore été pris en compte dans le cadre de cette première autorisation, notamment les impacts potentiels du pompage et du rejet d’eaux de refroidissement sur le Chevalier cuivrée, une espèce endémique menacée.

La destruction d’un milieu naturel demeure une destruction, peu importe la nature du projet. Cela dit, il peut être plus justifiable pour la société d’accepter, à contrecoeur, la destruction d’un milieu naturel pour un projet d’utilité publique qui ne peut être localisé ailleurs. Est-ce que le projet Northvolt est d’utilité publique et prioritaire? Existe-t-il des sites alternatifs d’implantation où un tel projet affecterait moins la biodiversité? Dans un contexte où il reste moins 5% de milieux humides dans ce bassin versant? Dans un contexte où les engagements internationaux de la COP15 visent la restauration des 30% de milieux naturels dégradés d’ici 2030? La démonstration ne semble pas avoir été faite.

Lien vers les cartes

Les cartes que j’ai créées sont sous licence CC BY-NC-SA, vous pouvez donc les partager où bon vous semble selon les termes de cette licence. Tous les fichiers, dont les cartes statiques du gif animé, sont disponibles ici.

En savoir plus…

Couverture du livre et bédéreportage Un Sacrifice tout naturel

Si vous voulez en apprendre plus sur mon travail et creuser davantage les enjeux de biodiversité, je vous invite à lire mon enquête en BD, Un Sacrifice tout naturel, sur les ratées de la protection de la biodiversité au Québec. Un coédition de La Pastèque et d’Atelier 10.

Vous pouvez aussi relire toutes mes capsules BD sur la COP15.

Références

Ce travail de cartographie et d’analyse repose principalement sur les documents rendus publics sur le registre des Réponses aux demandes d’accès aux documents du ministère de l’Environnement (ce registre étant un véritable fouillis, je vous recommande fortement d’utiliser une recherche Google ciblée sur le site).

  • Le rapport d’analyse environnementale accompagnant l’autorisation du projet Northvolt (probablement le document le plus digeste et résumant le plus simplement les enjeux);
  • L’avis faunique du MELCCFP critiquant plusieurs aspects du projet Northvolt;
  • Un document touffu (2 400 pages) regroupant le certificat d’autorisation du projet Northvolt, émis par le ministère; les rapports d’inventaires des milieux naturels par la firme CIMA+; les rapports de réhabilitation des terrains contaminés, etc.
    • J’attire particulièrement votre attention sur les pages 768 à 809 où on retrouve des questions du ministères, auxquels le consultant et le promoteur ne répondent que partiellement. On retrouve des notes de l’analyste en rouge, qui corrige les calculs du consultant, aux pages 782 à 788.
  • Une rectification à l’autorisation ministérielle;
  • Le rapport d’analyse appuyant le refus du projet MC2.

(Merci à Audréanne Loiselle pour l’épluchage de documents, les réflexions et certaines révisions.)

Un Sacrifice tout naturel en tournée

Avez-vous des interrogations sur la protection de la biodiversité? Sur les pratiques du ministère de l’Environnement au Québec? Ou les autorités publiques de votre coin de pays?

Dans la foulée de la sortie de mon plus récent livre, Un Sacrifice tout naturel, j’ai reçu plusieurs invitations pour des conférences, causeries et autres évènements.

Date de tournée pour la présentation de l'enquête en BD « Un Sacrifice tout naturel - Les ratées de la protection de la biodiversité au Québec »

Dans un contexte où on questionne beaucoup nos #impacts sur les milieux naturels et les pratiques de nos autorités publiques (je pense particulièrement au MELCCFP et au dossier Northvolt au Québec), je suis très heureux d’aller à votre rencontre pour échanger sur les raisons des ratées de la protection de la #biodiversité, mais aussi sur les pistes de #solution.

Voici donc les dates qui sont confirmées pour la fin de l’hiver et le début du printemps (d’autres pourraient s’ajouter):

Au Québec

20 février: merci au Centre de la science de la biodiversité du Québec (CSBQ) qui a été le premier à me recevoir lors de son colloque annuel à l’Université Concordia à Montréal;

13 mars: une pierre, trois coups en Estrie. Je donnerai une formation sur la vulgarisation scientifique à Orford au Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie (GRIL). Puis je rencontrerai les étudiant·e·s et chercheur·e·s du Département de biologie de l’Université de Sherbrooke. Finalement, causerie et séance de dédicace à la Librairie Appalaches;

22 mars: conférence et kiosque au Symposium du Département de sciences biologiques au Campus MIL – Université de Montréal;

26 mars: conférence au colloque «Surmontons les crises» au Collège Ahuntsic à Montréal;

– 4 avril: double rencontre à Trois-Rivières; conférence au groupe de recherche RIVE à l’UQTR + causerie et séance de dédicace à la Librairie L’Exèdre;

Europe (France et Suisse)

9-10 avril: je serai à Lyon en France. J’y rencontrerai le collègue Thomas Mennetier Martin du compte avec @science_et_dessin pour une collaboration sur la BD de vulgarisation. D’autres activités potentielles à confirmer.

11 avril: présentation à des étudiant·e·s de biologie de l’Université de Franche-Comté à Besançon, France;

12 avril: séminaire de labo de biologie à l’Université de Franche-Comté à Montbéliard, France.

19 au 21 avril: festival BDFIL à Lausanne en Suisse. Table-ronde BD & environnement et séances de dédicace;

24 avril: présentation à la Semaine de l’Environnement au cégep Saint-Laurent à Montréal;

17 mai au 19 mai: Interventions au Festival international du journalisme de Carleton-sur-Mer en Gaspésie;

24 au 26 mai: kiosque et dédicaces au Festival BD de Montréal.

Au plaisir de discuter avec vous!

Un Sacrifice tout naturel dans les médias

Voici les liens vers les principales entrevues que j’ai accordées dans la foulée du lancement de mon livre Un Sacrifice tout naturel sur les ratées de la protection des la biodiversité au Québec, une enquête journalistique en bande dessinée (je mettrai à jour régulièrement cet article).

Photo de Martin PM, bédéiste, auteur de Un Sacrifice tout naturel, en entrevue à l'émission Feu vert de la Première chaîne de Radio-Canada
Photo Chloé Sondervost

En décembre 2022, j’avais participé à une diffusion vidéo en direct de la COP 15 à Montréal, avec balado Les Lucioles sur Instagram. Cet enregistrement est toujours disponible pour réécoute.

La Barge hudsonienne

Kilométrage annuel? 20 000 à 30 000 km de vol, carboneutre! Voilà la distance parcourue par la Barge hudsonienne lors de sa migration annuelle, aller-retour, entre l’Arctique et la pointe sud des Amériques.

Après avoir réalisée avec une bande dessinée sur le Bécasseau maubèche, voici une nouvelle BD que j’ai réalisée en 2021-2022 avec Nature Canada sur les péripéties migratoires de la barge. On y découvre ses lieux de nidification, son alimentation, les menaces rencontrées sur son parcours migratoire et aussi les initiatives visant sa conservation.

Bonne lecture!

Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.

Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.
Bande dessinée sur la Barge Hudsonian, créée pour Nature Canada. The Story of Bico, a comic about the Hudsonian Godwit, create for Nature Canada.

Dessiner l’enquête – suite

Mon projet de long bédéreportage sur les ratées de la protection de la biodiversité au Québec avance bien. Mes éditeurs, La Pastèque et Atelier 10, prévoient une publication dans leur collection Journalisme9 à l’automne 2023 au début février 2024 (mon éditeur a repoussé la sortie du livre). Je dois terminer de dessiner mes 142 planches dans les prochaines semaines.

J’ai complété le crayonné de toutes ces pages. J’ai aussi terminé l’encrage (le trait final) de la première moitié du livre. Et j’ai mis en couleur le premier quart et quelques pages des autres sections pour tester mes palettes de couleurs. Il y a une palette pour les trois principaux dossiers suivis et une autre pour les pistes de solutions en conclusion.

Voici quelques extraits. Sur ce, je dois retourner à la table à dessin pour encrer la deuxième moitié du livre! Vous pouvez me suivre sur Instagram pour avoir un peu plus d’extraits et quelques vidéos.

Les promesses de changements

Le nouveau cadre mondial sur la biodiversité de Kunming-Montréal a été adopté dans la nuit du 19 décembre 2022 à Montréal. Les délégués de 196 pays ont adopté de grands objectifs, dont l’arrêt du déclin de la biodiversité et le renversement de la tendance dès 2030, et plusieurs cibles pour atteindre ces objectifs.

Notamment, d’ici 2030, 30% d’aires protégées, la restauration de 30% des écosystèmes dégradés et des investissements annuels de 30 milliards $ des pays développés vers les pays en développement. Par contre, beaucoup de cibles restent floues, non chiffrées et peu mesurables. C’était déjà le principal problème des précédentes cibles d’Aïchi pour 2020, en plus du manque de financement.

Voici ma 4e et dernière capsule sur la biodiversité et la COP15 (les quatre capsules se retrouve ici). Je n’y fais pas une analyse du cadre mondial. Je poursuis la réflexion des capsules précédentes sur les fausses pistes de solution. Pour la suite, on se retrouvera au moment de la publication de mon bédéreportage chez Journalisme9. Vous pouvez suivre l’évolution du projet en me suivant sur Instagram.

Capsule en BD sur la COP15 de Montréal et la biodiversité
Capsule en BD sur la COP15 de Montréal et la biodiversité. Cible de 30% d'aires protégées au Québec et au Canada.
Capsule en BD sur l'objectif de freiner le déclin de la biodiversité et de la rétablir pour 2030.
Capsule en BD sur la COP15 de Montréal et la biodiversité, et sur le nouveau terme «nature positive»
Capsule en BD sur la COP15 de Montréal et la biodiversité: les critiques de l'approche «nature positive»
Capsule en BD sur la COP15 de Montréal et la biodiversité: les critiques de l'approche «nature positive»
Capsule en BD sur la COP15 de Montréal et la biodiversité: les critiques de l'approche «nature positive»
Capsule en BD sur la COP15 de Montréal et la biodiversité: les critiques de l'approche «nature positive» et la restauration.
Capsule en BD sur la COP15 de Montréal et la biodiversité: les critiques de l'approche «nature positive» et la présence des lobbys économiques lors des négociations de la COP15
Capsule en BD sur la COP15 de Montréal et la biodiversité: quels objectifs?

Compléments

Voici quelques éléments clés du cadre mondial adopté, en lien avec la capsule:

  • Le terme «nature positive» n’a finalement pas été retenu dans le texte du cadre mondial, malgré son omniprésence à des kiosques, dans les discussions et lors des conférences de presse à la COP15 au Palais des congrès de Montréal. Son essence est toutefois présente dans plusieurs sections du texte du cadre mondial.
  • Il y a bel et bien une cible chiffrée pour la restauration de 30 % d’écosystèmes d’ici 2030.
  • L’objectif pour stopper et renverser le déclin de la biodiversité et la destruction des écosystèmes est toutefois moins clair et non chiffré. Il est même moins précis que la cible d’Aïchi pour 2020:
    • Aïchi, cible 5: «D’ici à 2020, le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels, y compris les forêts, est réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro, et la dégradation et la fragmentation des habitats sont sensiblement réduites.»
    • Nouveau cadre mondial, section F, mission 2030: «To take urgent action to halt and reverse biodiversity loss to put nature on a path to recovery […]» On comprend que l’objectif est de le ramener à zéro, mais il n’y a aucune cibles mesurables incluses dans l’objectif.

Il y a quelques autres cibles chiffrées, mais une majorité de cibles floues dont celles visant des usages «durables» des ressources et du territoires. Même les 30 % d’aires protégées peuvent faire l’objet d’un usage «durable» en respect avec la mission de conservation de ces aires. Qui déterminera et fera le suivi de ce qui est réellement «durable»? Nous avons par exemple au Québec une Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, mais nous sommes loin de la coupe aux lèvres en terme de durabilité de la foresterie québécoise. La situation du Caribou forestier en est un malheureux exemple.

Finalement, le cadre mondial n’a pas retenu de cible claire et chiffrée pour s’attaquer aux causes sous-jacentes du déclin de la biodiversité, en transformant notre économie pour réduire la production et la consommation. La COP15 a été l’occasion de réfléchir à ces causes sous-jacentes, notamment en marge de L‘Engagement de Montréal, mais ces réflexions ne se retrouvent pas dans le cadre mondial.

J’ai aussi participé à une discussion en direct de la dernière journée de la COP15 sur Instagram avec Les Lucioles, le balado de deux biologistes-chercheures de l’Université de Montréal. C’est possible d’aller l’écouter en rediffusion.

Références

Faute avouée à moitié pardonnée

Nous l’avons vu dans les capsules précédentes: une des plus grandes préoccupations des dernières décennies a été de concilier le développement économique et la protection de l’environnement, dont la protection de la biodiversité. C’est pourquoi des systèmes de «compensation» de la destruction des milieux naturels ont été créés dans plusieurs juridictions. Il s’agit de donner de la flexibilité à la réglementation et de laisser respirer le libre marché. Est-ce que ça marche? Qu’en dira la COP15?

Troisième capsule en bande dessinée sur la COP15 sur la biodiversité tenue à Montréal en décembre 2022: «Compenser nos dégâts?»
3e capsule en BD sur la COP 15 et la biodiversité: compensation de la destruction de l'habitat du Chevalier cuivré par l'agrandissement du port de Montréal à Contrecoeur
3e capsule en BD sur la COP 15 et la biodiversité: compensation de la destruction de l'habitat du Chevalier cuivré par l'agrandissement du port de Montréal à Contrecoeur et l'approche zéro perte nette
3e capsule en BD sur la COP 15 et la biodiversité: compensation de la destruction de l'habitat du Chevalier cuivré par l'agrandissement du port de Montréal à Contrecoeur. Entrevue avec Alain Branchaud de la SNAP Québec.
3e capsule en BD sur la COP 15 et la biodiversité: avis scientifique défavorable au projet de compensation de la destruction de l'habitat du Chevalier cuivré par l'agrandissement du port de Montréal à Contrecoeur.
3e capsule en BD sur la COP 15 et la biodiversité: marchés de la biodiversité aux États-Unis et système de compensation financières des milieux humides au Québec
3e capsule en BD sur la COP 15 et la biodiversité: le système de compensation des milieux humides au Québec
3e capsule en BD sur la COP 15 et la biodiversité: les problèmes de la destruction et de la compensation des habitats de la Rainette faux-grillon de l'Ouest au Québec
3e capsule en BD sur la COP 15 et la biodiversité: le besoin de gains nets pour la biodiversité. Quels objectifs pour la COP15?

Notes

Le projet de compensation de l’habitat du Chevalier cuivré qui serait détruit par l’agrandissement du port de Montréal à Contrecoeur n’a toujours pas été approuvé, en date de décembre 2022, en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP, loi fédérale canadienne). Plus de détails ici et ici.

Les biologistes et autres spécialistes du secteur Faune du ministère de l’Environnement du Québec travaillent à améliorer les techniques de création et de restaurations d’étangs de reproduction de la Rainette faux-grillon de l’Ouest, et à corriger les erreurs du passé. Il et elles collaborent entre autres avec des chercheurs universitaires à cet effet. Leurs projets peuvent être en partie suivi ici.

Références

COP15 à Montréal

La biodiversité, c’est politique

(Lire la 1ère capsule sur la COP15)

Tout est politique. Notre connaissance de la biodiversité, on la tient autant de la science que des savoirs traditionnels. Mais les solutions pour la conserver et la restaurer sont éminemment politiques. Vous aurez peut-être l’impression que cette deuxième capsule sur la COP15 ne traite ni de faune, ni de flore, ni de la COP qui se tiendra à Montréal. Pourtant, elle relate le contexte et les luttes qui ont débouché sur nos façons de gérer les impacts de notre développement économique sur la biodiversité au cours des 40 dernières années.

Il est à nouveau question de politique américaine, car les États-Unis sont incontournables sur l’échiquier international… Même s’ils n’ont jamais ratifié la Convention sur la diversité biologique. Cela dit, ce qui s’y est passé s’est aussi déroulé dans plusieurs pays occidentaux à la même période. Au Canada, Brian Mulroney a étroitement collaboré avec Ronald Reagan et Georges H.W. Bush, notamment en signant le premier accord de libre-échange entre les États-Unis et le Canada. Son ministre de l’Environnement de 1991 à 1993 était nul autre que Jean Charest.

Deuxième capsule BD sur la COP15 sur la biodiversité qui se tient à Montréal en décembre 2022
Anne Gorsuch, EPA - 2e capsule BD sur la COP15 à Montréal sur la biodiversité
2e capsule BD sur la COP15 de Montréal sur la biodiversité
2e capsule BD sur la COP15 de Montréal sur la biodiversité
2e capsule BD sur la COP15 de Montréal sur la biodiversité
Bande dessinée sur la COP15 sur la biodiversité. Citations de Georges H.W. Bush sur la protection de l'environnement.

Dans la prochaine capsule, je reviendrai avec des exemples concrets de gestion des impacts de notre croissance économique sur la biodiversité.

Références

Qu’est-ce qui se passe avec la biodiversité?

Je poursuis depuis plusieurs mois la réalisation d’un long bédéreportage sur la protection de la biodiversité au Québec avec Journalisme9. Il va de soi que la COP15 sur la biodiversité qui se tiendra à Montréal en décembre prochain m’intéresse au plus au point. J’y serai pour couvrir l’évènement dans le cadre de mon projet documentaire.

D’ici le début officiel de la COP le 7 décembre 2022, je vous présenterai quatre courtes capsules sur l’évolution de la protection de la biodiversité au cours des 50 dernières années. Voici la première.

Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal
Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal
Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal
Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal
Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal
Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal
Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal
Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal
Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal
Bande dessinée sur la biodiversité et la COP15 à Montréal

Quelques références…